LA FAUTE DE L'ABBE MOURET (1875)  

 

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"L'histoire d'un homme frappé dans sa virilité par une éducation première, devenu être neutre, se réveillant homme à vingt-cinq ans, dans les sollicitations de la nature, mais retombant fatalement à l'impuissance."

Extrait de l'ébauche du roman

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PLAN

3 AVRIL

Le mauvais temps est venu. Vents et nuages. Temps gris. Je songe aux cauchemars de ma fièvre. Il me semblais que j'étais dans la terre froide, plein de sourds murmures de la germination. Ressemblance de l'hiver avec une maladie humaine. La santé, le printemps. Désespoir de la graine qui ignore si elle reverra la lumière. Lutte de la vie contre la mort. Joie délirante du germe, lorsqu'il perce la terre et qu'il revoit le soleil.

(...)

15 MAI

Aujourd'hui, j'ai passé la journée sur la terrasse. J'ai pu soutenir l'immensité de l'horizon. Le printemps dans son rayonnement. Je me sens plus fort, je prête l'oreille pour saisir les mille bruits de la campagne. Et dans la vallée, dans la nature, je cherche l'homme, je suis de l'œil les souliers, je regarde au loin les lavandières. La santé revient, je ne me sens plus le frère de l'arbre.

(...)

1 JUIN

Je me porte tout à fait bien. Hier je suis allé à la ville, et aujourd'hui, dans mon jardin, j'ai pu rester au grand soleil. La verdure s'est noircie du sang épais de la sève, et la santé m'aveugle. Je ne sens plus en moi le printemps doux et faible ; j'ai rapporté de la ville tous les soucis humains. Hélas ! je me porte bien, il faut vivre.

Extrait du plan de la nouvelle "Printemps : journal d'un convalescent"

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RESUME DU ROMAN

Le personnage de Serge Mouret apparaît dans le roman précédent. On y apprend comment il entre dans la religion : atteint par une grave maladie, Serge est entre la vie et la mort. C'est alors que l'abbé Faujas s'occupe du convalescent et développe en lui une vocation religieuse. Une fois guéri et ayant le soutien de sa mère, il convainc avec difficulté son père de le laisser entrer dans les ordres.

Serge Mouret est ordonné prêtre dans un petit village perdu au milieu des collines de la Provence. C'est là qu'il s'est installé avec sa sœur Désirée, faible d'esprit et dont la passion est d'élever sa basse-cour. Quant à lui, il accomplit sa tâche avec une fervente ardeur pour Marie, mère de Dieu, à l'opposé du frère Archangias.

Un jour de mai, Serge rencontre son oncle Pascal Rougon, venu soigner le gardien du Paradou, une immense propriété et décide de l'accompagner. Pour lui c'est la découverte en quelque sorte de l'Eden, d'une nature à l'état sauvage. Ce même jour, il visite la basse-cour de sa sœur. Ce sont ces deux événements qui vont réveiller en lui sa sexualité enfouie. La même nuit, il contracte la typhoïde ce qui le conduit au Paradou, où son oncle juge qu'il y sera mieux pour sa guérison.

Une fois guéri, mais ayant oublié son passé de prêtre, Serge succombe aux plaisirs de la nature et de la chair dans les bras d'Albine. Surpris par le frère Archangias au cours d'une de leur escapade, Serge se remémore le passé et abandonne les bras de sa compagne pour retourner dans ceux de l'église. Toutefois son aventure a changé son état d'esprit et le pousse à abandonner sa ferveur pour Marie pour se tourner vers Jésus.

Ne pouvant l'oublier, Albine vient chercher Serge qui, après l'avoir repoussée, la suit. Mais ils ne peuvent revivre leur amour dans le Paradou qui a revêtu ses couleurs d'automne. Comprenant cela Albine embrasse une dernière fois Serge puis le chasse sans lui avouer qu'elle attend un enfant. Elle succombe à son chagrin.

Serge officie à la cérémonie de l'enterrement d'Albine : il enterre sa faute et le fruit de celle-ci quand, au même moment, Désirée annonce que sa vache a mis bas un petit.