LA CUREE (1872)
La Genèse - La Fortune des Rougon - La Curée - Le Ventre de Paris - La Conquête de Plassans - La Faute de l'abbé Mouret - Son Excellence Eugène Rougon - L'Assommoir - Une Page d'Amour - Nana - Pot-Bouille - Au Bonheur des dames - La Joie de Vivre - Germinal - L'Oeuvre - La Terre - Le Rêve - La Bête Humaine - L'Argent - La Débâcle - Le Docteur Pascal - L'arbre généalogique
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"La Curée c'est la plante malsaine poussée sur le fumier impérial, c'est l'inceste grandit dans le terreau des millions. Ma Renée, c'est la Parisienne affolée, jetée au crime par le luxe et la vie à outrance ; mon Maxime, c'est le produit d'une société épuisée, l'homme-femme, la chair inerte qui accepte les dernières infamies ; mon Aristide c'est le spéculateur né des bouleversements de Paris, l'enrichi impudent, qui joue à la Bourse avec tout ce qui lui tombe sous la main femme, enfants, honneurs, conscience. Et, j'ai essayé, avec ces trois monstruosités sociales, de donner une idée de l'effroyable bourbier dans lequel la France se noyait."
PREFACE DE LA PREMIERE EDITION
"Dans l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire, La Curée est la note de l'or et de la chair. L'artiste en moi se refusait à faire de l'ombre sur cet éclat de la vie à outrance, qui a éclairé tout le règne d'un jour suspect de mauvais lieu. Un point de l'Histoire que j'ai entreprise en serait resté obscur.
J'ai voulu monter l'épuisement prématuré d'une race qui a vécu trop vite et qui aboutit à l'homme-femme des sociétés pourries ; la spéculation furieuse d'une époque s'incarnant dans un tempérament sans scrupule, en clin aux aventures ; le détraquement nerveux d'une femme dont un milieu de luxe et de honte décuple les appétits natifs. Et, avec ces trois monstruosités sociales, j'ai essayé d'écrire une œuvre d'art et de science qui fût en même temps une des pages les plus étranges de nos mœurs.
Si je crois devoir expliquer La Curée, cette peinture vraie de la débâcle d'une société, c'est que le côté littéraire et scientifique a paru en être si peu compris dans le journal où j'ai tenté de donner ce roman, qu'il m'a fallu en interrompre la publication et rester au milieu de l'expérience."
Emile Zola
Paris, le 15 novembre 1871
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RESUME DU ROMAN
Aristide Rougon a quitté sa ville de Plassans après le coup d'Etat, pour venir tenter sa chance à Paris. Il est accompagné de sa femme Angèle et de sa fille Clothilde.
Par l'intermédiaire de son frère Eugène, devenu ministre de l'Intérieur, il obtient un emploi de commissaire voyer assistant à la mairie. Déçu de ne pouvoir assouvir son ambition tout de suite, il réalise par la suite que cet emploi va lui ouvrir les portes de la fortune et de la gloire. Aristide accepte de changer de nom comme lui suggère son frère : c'est alors qu'il devient Aristide Saccard.
Ayant accès aux plans des futurs grands travaux de Paris, il comprend rapidement qu'en achetant les immeubles situés sur les prochaines avenues, la fortune est assurée. Cependant son ambition est freinée par son manque d'argent jusqu'à ce que le destin intervienne. Aristide perd sa femme, atteinte de phistie, et contracte alors un mariage d'argent grâce à l'intervention de sa sœur Sidonie qui cache son activité d'entremetteuse derrière la façade de son commerce.
Renée Béraud du Châtel, jeune fille bourgeoise, a commis la faute de perdre son innocence avec un homme marié. Etant enceinte, il lui faut trouver un homme qui accepte de jouer le rôle du séducteur et du père de l'enfant. Aristide accepte ce marché et, en contre partie, il reçoit une forte somme d'argent en guise de dot.
A partir de ce moment, Aristide donne libre cour à ses ambitions et atteint rapidement le sommet de la fortune et de la gloire. Il partage cela avec sa femme et son fils qu'il a fait venir de sa pension à Plassans. Maxime est un être mi-homme, mi-femme, d'aspect frêle. Renée a pour cet enfant, tout d'abord, un sentiment maternel mais qui peu à peu se transforme en sentiment amoureux. Maxime finit par céder aux avances de Renée mais se sent vite étouffé par celle-ci. De plus, encouragé par son père, il épouse une jeune fille, infirme mais riche.
Renée se sentant bafouée par Maxime et Aristide, dépense sans compter de l'argent qui ne lui appartient pas et finit par mourir seule.