LES SOIREES DE MEDAN (1880)  

 

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Les nouvelles qui suivent ont été publiées, les unes en France, les autres à l'étranger. Elles nous ont paru procéder d'un côté unique, avoir une même philosophie : nous les réunissons.

Nous nous attendons à toutes les attaques, à la mauvaise foi et à l'ignorance dont la critique courante nous a déjà donné tant de preuves. Notre seul souci a été d'affirmer publiquement nos véritables amitiés et, en même temps, nos tendances littéraires.

Préface d'Emile Zola, Médan 1er mai 1880

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Les Soirées de Médan est un recueil réunissant six nouvelles écrites par six grandes personnalités :

- L'Attaque du moulin - Emile Zola

- Boule de Suif - Guy de Maupassant

- Sac au dos - J-K Huysmanns

- La Saignée - Henry Céard

- L'Affaire du Grand 7 - Léon Hennique

- Après la bataille - Paul Alexis

La nouvelle s'ouvre sur le moulin du père Merlier. C'est en effet la fête au moulin car c'est l'annonce du mariage, pour la Saint-Louis, entre Françoise Merlier et Dominique Penquer. La fête s'achève sur une superbe nuit douce et étoilée mais également sur fond de guerre entre la France et la Prusse.

En effet trente jours après, la panique s'empare de Rocreuse. La menace d'une invasion prussienne se précise mais c'est l'armée française qui entre dans le village. Tout de suite le capitaine prend possession du moulin, estimant que cette "forteresse" leur permettra de résister à l'ennemi. C'est au déjeuner que les affrontements éclatent, sous le regard des fiancés. Après quelques échanges de coup de feu c'est un combat impitoyable qui s'engage. Après une courte accalmie, le combat reprend et doucement le moulin succombe aux coups qu'il reçoit. Le nombre des victimes augmente et Dominique décide de prendre part au combat et abat, en très bon tireur, tous les soldats qui s'aventurent près du moulin. Cependant la situation de l'armée française devient critique et aux premières heures du matin le capitaine donne l'ordre aux survivants de battre en retraite. Dominique reste seul et continue le combat jusqu'à ce que l'ennemi le capture. Sa sentence tombe immédiatement : l'exécution par un peloton.

Après un interrogatoire très court, Dominique est emmené dans une pièce pour y être gardé à vue. Prise de panique, Françoise va chercher son père qui est allé examiner les dégâts de son moulin. Elle lui raconte rapidement la situation. Le père Merlier, en tant que maire du village et selon les ordres de l'officier prussien, apporte des vivres à l'armée. Une heure plus tard, Françoise voit le peloton se former et pense que tout est perdu pour Dominique. Mais l'exécution n'a pas lieu. La nuit tombée, la jeune fille profite de l'obscurité pour aller voir son fiancé toujours enfermé. Elle le supplie de s'enfuir et finit par le convaincre. Le lendemain, le jour de la Saint-Louis, les soldats découvrent le corps de l'un de leurs et exigent qu'on leur livre le coupable. Au même moment ils constatent l'évasion du prisonnier et font le rapprochement. L'officier décide alors que le père Merlier sera fusillé à la place de Dominique. Terrifiée, Françoise avoue la vérité sur l'évasion. L'officier lui propose un horrible compromis : si elle ramène Dominique, son père sera épargné et pour cela elle a deux heures.

Françoise se met alors à la recherche de Dominique et finit par le trouver non loin du village. Cependant elle ne lui avoue pas l'odieux chantage dont elle est la victime. Elle repart en lui disant que si elle a besoin de lui, elle lui fera signe avec un mouchoir blanc de sa chambre. De retour au moulin, elle demande, en vain, une heure supplémentaire, dans l'espoir que l'armée française arrive entre temps. Voyant que l'exécution de son père est inévitable, elle pense aller faire signe à Dominique. Mais ce dernier l'ayant suivi arrive au moulin.

Il est de nouveau enfermé et l'exécution du père Merlier suspendue. Françoise repose tous ses espoirs dans l'arrivée de renforts. Les heures passent et l'armée prussienne prépare sa retraite. Dominique reparaît alors encadré de deux soldats. Il refuse de guider les soldats dans les bois de Sauval. Soudain un cri annonce l'arrivée des Français. Françoise, folle de joie, se met à danser mais le bruit assourdissant de détonations la fige. En se retournant, elle voit Dominique gisant au sol, le corps percé par les balles.

La stupeur la frappe et elle s'assoit à côté du mort. L'assaut est donné par les Français et le combat est sanglant. Le moulin s'écroule sous les coups de canon. La victoire que revendique bien haut le capitaine français est amère pour Françoise entourée par le corps de son fiancé mais également par celui de son père, tué par une balle perdue.