TRAVAIL (1901)  

 

Fécondité - Travail - Vérité - Justice

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RESUME DU ROMAN

Luc Froment arrive à Beauclair pour aider son ami Jordan. C'est en traversant la ville qu'il constate la misère des ouvriers travaillant à l'Abîme, qui appartient à Boisgelin mais qui est dirigée par Delaveau son cousin. En effet seul les profits intéressent le premier qui lui permettent d'entretenir les désirs de plus en plus démesurés de sa maîtresse Fernande, la femme de son cousin.

A peine sorti du travail, la grande majorité des ouvriers dépense leurs quelques sous soit dans la boisson, soit contre un peu de nourriture, les commerçants ne consentant aucun crédits malgré la misère.

Luc rencontre sur son chemin Josine et Nanet, deux malheureux venus supplier l'amant de la jeune fille, Ragu un ouvrier ivrogne et violent, de les reprendre ne sachant où aller.

De cette première rencontre, Luc garde un étrange sentiment de pitié et de trouble. C'est pourquoi il décide d'agir pour sortir cette ville au bord de l'agonie. Pour cela il rachète la direction du haut fourneau à son ami Jourdan et demande l'aide des meilleurs ouvriers de l'Abîme pour mettre en place la Crêcherie. Son but : permettre à ses ouvriers de trouver le bonheur dans le travail collectif et non individuel.

Séduit par cette nouvelle conception du travail plusieurs ouvriers, et notamment Bonnaire, quittent l'Abîme pour rejoindre la Crêcherie. Mais l'aventure tourne court à cause de l'hostilité de la bourgeoisie qui sent le danger de cette nouvelle concurrence, mais également à cause du départ progressif des ouvriers, dont Ragu, fou de rage depuis sa découverte de la liaison de Josine et de Luc.

Doutant de lui-même, Luc remet en cause son projet, mais soutenu par Sœurette et Jourdan et, apprenant la grossesse de Josine, il décide de continuer la lutte. Il veut absolument soustraire sa bien-aimée à cette vie misérable : sauver Josine, c'est sauver Beauclair.

Durant les années qui suivent, la Crêcherie connaît une expansion rapide. Ses petites maisons claires et colorées "grignotent" les terres noires qui, autrefois, entouraient l'Abîme. De plus, cette dernière ne pouvant supporter la concurrence et étouffée par les exigences financières de Boisgelin, c'est peu à peu effondrée. Devant cette déchéance Delaveau essaie de faire face, mais lorsqu'il apprend la trahison de sa femme tant aimée, il devient fou et met le feu à l'Abîme, anéantissant toutes ses années de dure labeur.

Le malheur qui frappe l'Abîme tranche avec le bonheur qui règne à la Crêcherie : fini la misère d'autrefois, fini la séparation des classes sociales. En effet, les enfants des ouvriers se sont mariés avec les enfants des bourgeois. Et le banquet organisé chaque année à la Crêcherie est en l'illustration.

C'est au cours de sa fête que Ragu réapparaît après s'être enfui plusieurs années auparavant, pensant avoir tuer Luc d'un coup de couteau au cours d'une bagarre. Il reste surpris devant le changement intervenu à Beauclair et, devant ces mariages entre les différentes couches sociales. Il n'a qu'un désir revoir Josine et Luc, mariés et parents de plusieurs enfants, afin de les tuer. Mais une fois devant eux, le courage lui manque, et il préfère fuir cette ville dans laquelle il ne trouve plus sa place.

Les années passent et la vie continue son chemin. Luc et Josine sont devenus des vieillards, heureux de la tâche accomplie. Ce bonheur ils le partagent avec Sœurette et Jordan. Ce dernier n'a eu de cesse de créer afin d'améliorer les conditions de travail des ouvriers de la Crêcherie. Sa dernière invention, au soir de sa vie, est d'installer l'électricité dans l'usine et dans les habitations. Peu après, il s'éteint après un dernier adieu à son ami Luc qui, avant de mourir, espère voir s'étendre sa cité au monde entier.